Science-fiction – Dans la Lune http://dans-la-lune.fr Vers l'infini, et au-delà ! Fri, 04 Mar 2022 10:24:58 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.4 https://i1.wp.com/dans-la-lune.fr/wp-content/uploads/2020/11/cropped-Dans-la-lune-favicon-couleur.jpg?fit=32%2C32 Science-fiction – Dans la Lune http://dans-la-lune.fr 32 32 7541914 #9 Liu Cixin http://dans-la-lune.fr/2022/03/04/9-liu-cixin/ http://dans-la-lune.fr/2022/03/04/9-liu-cixin/#respond Fri, 04 Mar 2022 10:24:56 +0000 /?p=2513 Quand on pense à la science-fiction chinoise, on pense aussitôt et inévitablement à Liu Cixin. Sa trilogie du Problème à trois corps est l’une des œuvres de SF les plus marquantes de cette dernière décennie. Ambitieuse, épique, elle fourmille d’idées folles, et atteint des sommets de sense of wonder, ce sentiment d’émerveillement ressenti devant l’évocation […]

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Quand on pense à la science-fiction chinoise, on pense aussitôt et inévitablement à Liu Cixin. Sa trilogie du Problème à trois corps est l’une des œuvres de SF les plus marquantes de cette dernière décennie. Ambitieuse, épique, elle fourmille d’idées folles, et atteint des sommets de sense of wonder, ce sentiment d’émerveillement ressenti devant l’évocation des vertiges cosmiques. Mais qui est vraiment Liu Cixin ? pour le savoir, Nous avons rendez-vous avec Gwennaël Gaffric.

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La trilogie du Problème à trois corps et es autres romans de Liu Cixin ainsi que le premier tome de l’intégrale de ses nouvelles sont disponibles aux éditions Actes Sud.

A lire pour mieux comprendre la science-fiction chinoise : cet article de Gwennaël sur le site de la revue ReS Futurae.

Crédits audio :
Home – Hold
Roc Chen – Ignite !

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#4 Le space horror en jeu-vidéo http://dans-la-lune.fr/2021/11/05/4-le-space-horror-en-jeu-video-guillaume-baychelier/ http://dans-la-lune.fr/2021/11/05/4-le-space-horror-en-jeu-video-guillaume-baychelier/#respond Fri, 05 Nov 2021 18:33:04 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=2451 Dans l’espace, personne ne vous entendra crier, disait l’affiche du film Alien, de Ridley Scott, sorti en 1979. Ce qui est vrai au cinéma l’est aussi en jeu-vidéo. Le genre du space-horror est peut-être moins prolifique derrière une manette que dans les salles obscures, mais cela ne l’empêche pas d’être particulièrement efficace. Âmes sensibles s’abstenir […]

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Dans l’espace, personne ne vous entendra crier, disait l’affiche du film Alien, de Ridley Scott, sorti en 1979. Ce qui est vrai au cinéma l’est aussi en jeu-vidéo. Le genre du space-horror est peut-être moins prolifique derrière une manette que dans les salles obscures, mais cela ne l’empêche pas d’être particulièrement efficace. Âmes sensibles s’abstenir : nous avons rendez-vous avec Guillaume Baychelier.

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Parmi les jeux cités par moi ou ce cher Guillaume (liste non exhaustive) :

  • Les sagas Resident Evil et Silent Hill
  • La trilogie Dead Space
  • Le très grand Alien Isolation
  • Moons of Madness
  • Adrift
  • Star Citizen
  • Elite : Dangerous
  • No Man’s Sky
  • Le très cool Outer Wilds (à ne pas confondre avec le très naze Outer Worlds)

Crédits audio :
Home – Hold
Jason Graves – Dead Space Theme

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La Nuit du Faune – Romain Lucazeau http://dans-la-lune.fr/2021/09/12/la-nuit-du-faune-romain-lucazeau/ http://dans-la-lune.fr/2021/09/12/la-nuit-du-faune-romain-lucazeau/#comments Sun, 12 Sep 2021 09:09:03 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=2427 Prudence : cet article révèle quelques éléments importants de l’intrigue. Le nouveau roman de Romain Lucazeau, La Nuit du Faune, a le potentiel de pouvoir emmener un public néophyte vers un genre souvent considéré comme particulièrement ardu – la hard-SF. Relativement court – 250 pages – il se pare des jolis atours du conte pour […]

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Prudence : cet article révèle quelques éléments importants de l’intrigue.

Le nouveau roman de Romain Lucazeau, La Nuit du Faune, a le potentiel de pouvoir emmener un public néophyte vers un genre souvent considéré comme particulièrement ardu – la hard-SF. Relativement court – 250 pages – il se pare des jolis atours du conte pour emmener son lecteur vers un voyager vertigineux jusqu’aux confins du cosmos. On le pressentait avec Latium, son précédent roman, on en a désormais la confirmation : Lucazeau est un grand auteur de SF, ou plutôt un grand auteur tout court.

Le Sense of wonder à la portée de tous

La Nuit du Faune démarre comme un mythe universel, comme le chant d’un aède, comme un vieux conte qui se transmet auprès de l’âtre, de grands-mères en petits enfants. Après un voyage éreintant, un faune rencontre une petite fille au sommet d’une montagne légendaire, dans un endroit longtemps jugé inaccessible. Elle semble être là depuis longtemps, très longtemps, trop longtemps sans doute, et pourtant après ses réserves initiales elle l’accueille chaleureusement et lui propose un surprenant voyage qui l’amènera loin, très loin, bien au-delà des limites du monde connu par le faune et ses congénères.

Le lecteur comprendra bien vite que la petite fille en question, appelée Astrée, est en fait la dernière survivante d’une civilisation post-humaine, devenue complètement transhumaniste, que sa montagne est une machine complexe destinée à la protéger, et que le faune qu’elle surnommera Polémas est issu d’une espèce qui a peuplé la Terre bien après la disparition de l’homme.

Avec son conte philosophique, Romain Lucazeau prend le contre-pied de son précédent romain, Latium (2018), vaste space opera.

C’est là tout le brio du nouveau roman de Romain Lucazeau : se montrer très accessible, prendre doucement le lecteur par la main en lui rappelant des récits universels pour l’emmener progressivement vers des contrées nettement moins familières, à travers un genre souvent considéré comme particulièrement ardu : la hard SF. Faut-il posséder un doctorat en physique pour lire du Greg Egan ? Sans doute pas, encore que cela doit aider, mais il est vrai que la hard SF, qui recherche à tout prix la crédibilité scientifique en collant au plus près aux théories et hypothèses en vigueur, est un genre relativement obscur, peu accessible aux néophytes. Ce qui est dommage puisqu’il est particulièrement générateur de sense of wonder, ce sentiment d’émerveillement propre à la science-fiction. Avec La Nuit du Faune, Romain Lucazeau offre enfin aux profanes l’occasion de goûter aux vertiges procurés par la hard SF.

Un avant-goût de l’infini

Le vertige du cosmos, c’est le vertige du temps autant que de l’espace. Les distances spatiales sont ce qu’elles sont, immensément grandes, déroutantes, frustrantes parfois à bien des égards, effrayantes peut-être… Autant de qualificatifs qui s’appliquent aussi aux distances temporelles, difficilement appréhendables par la conscience humaine, façonnée par son intuition et son expérience tout au long d’une vie qui ne durera guère plus d’un siècle. Un million d’années, c’est autre chose qu’un siècle, chacun en conviendra. Un milliard, n’en parlons même pas. A l’aide de métaphores élégantes, et grâce à une écriture qui se rapproche parfois de la poésie en prose, Romain Lucazeau démarre ce voyage de la plus belle des manières, et le lecteur se sent forcément dérouté, écrasé presque par les années qui le surplombent. Un vertige qui n’est pas sans rappeler le fameux calendrier cosmique de Carl Sagan, autre méthode pour faire ressentir à l’homme ce que signifie réellement l’âge de l’Univers ou de la Terre.

Ce voyage à travers le temps, raconté par Astrée, est nécessaire pour bien comprendre le cycle de la vie sur Terre et plus globalement à travers l’Univers. Pour Romain Lucazeau, point de Grand Filtre, du nom de cette hypothèse qui explique que des barrières pourraient entraver l’accès à l’espace des civilisations planétaires. L’Univers grouille de vie, ne serait-ce que dans le Système solaire, depuis les lunes glacées d’Encelade (un corps il est vrai particulièrement prometteur pour les exobiologistes), jusqu’aux nuages de Jupiter (rappelant là encore les hypothèses de Carl Sagan). La vie foisonne, voyage de corps en corps, s’étend à travers le cosmos, se transforme, quitte son enveloppe biologique, et se rassemble en meta-civilisations aux ambitions galactiques.

Vie hypothétique dans les nuages de Jupiter. (crédits : Adolf Schaller)

Evidemment, l’espace est un lieu propice à la mélancolie, comme la SF l’a déjà largement démontré. De mon côté, il m’arrive parfois de lever et les yeux et de ressentir une grande mélancolie en pensant à ces étoiles sans doute à jamais inaccessibles, aux progrès extraordinaires et pourtant si dérisoires de l’exploration spatiale à l’échelle de la galaxie, au fait que peut-être je m’éteindrais un jour sans savoir si, quelque part, une vie extraterrestre, ne serait-ce que microscopique, existe.

Romain Lucazeau prend le contre-pied total de ces thèmes assez classiques : l’espace peut rester profondément mélancolique, même avec un Univers foisonnant de vie, il demeure également effrayant, surtout quand des forces de nature quasiment divines, capables de maîtriser l’espace, le temps, la matière et la gravité, se livrent des guerres durant des millions d’années. Agrégé de philosophie, épris de métaphysique, Lucazeau questionne constamment le destin de l’Univers et des civilisations qui le composent. Le tout, et c’est une prouesse, en restant toujours clair, synthétique, et acceesible.

Véritable synthèse de la hard-SF, La Nuit du Faune fourmille d’idées absolument géniales qui chacune pourraient donner lieu à de grands romans. Sans en dévoiler la teneur, le dernier tiers du roman, proprement épique, atteint des sommets de sense of wonder. J’en suis personnellement ressorti complètement ébahi.

On se sent un peu minuscule, en lisant La Nuit du Faune, après tout c’est ce qu’on attendait d’un roman qui promettait de nous raconter l’impermanence des civilisations. Et on se plaît à rêver aussi, en levant les yeux et en contemplant les étoiles et le vide qui les sépare. Là encore, ce n’est rien moins que l’essence pure de la science-fiction. Un chef-d’œuvre ? Ouais, clairement.

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La hard SF au cinéma http://dans-la-lune.fr/2021/07/20/la-hard-sf-au-cinema/ http://dans-la-lune.fr/2021/07/20/la-hard-sf-au-cinema/#comments Tue, 20 Jul 2021 12:39:23 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=2372 C’est un genre littéraire réputé relativement hermétique, et peu accessible aux néophytes. Pourtant, il faut se laisser tenter, car le jeu en vaut la chandelle. Et pourquoi ne pas démarrer dans le genre en visionnant son pendant cinématographique ? Suivez-nous, on va vous faire aimer le hard ! Plus c’est dur et plus c’est bon […]

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C’est un genre littéraire réputé relativement hermétique, et peu accessible aux néophytes. Pourtant, il faut se laisser tenter, car le jeu en vaut la chandelle. Et pourquoi ne pas démarrer dans le genre en visionnant son pendant cinématographique ? Suivez-nous, on va vous faire aimer le hard !

Plus c’est dur et plus c’est bon

De la hard-SF, vous dites ? On pourrait le traduire en français par la science-fiction pure et dure, sans concession, c’est-à-dire la plus rigoureuse qui soit sur le plan scientifique, au regard des connaissances en vigueur au moment où l’auteur rédige son œuvre. Souvent considérée comme ardue, voire imbitable – parfois à raison ! – elle peut exiger du lecteur un minimum de connaissances scientifiques dans le domaine qu’elle traite, et n’hésite pas à l’abreuver de détails techniques, toujours dans l’objectif d’être plausible. Evidemment, la hard-SF, puisqu’elle traite des mondes de demain, invente le futur, mais elle le fait en cherchant à être crédible : les hypothèses d’aujourd’hui deviennent les faits de demain. En étant vraisemblables, les lendemains qui y sont décrits s’éloignent du fantastique pur : la hard-SF, c’est clairement l’inverse de Star Wars !

A titre personnel, j’ai toujours considéré Star Wars comme étant de la fantasy dans l’espace plus que de la SF, d’ailleurs.

Dans un excellent article consacré au genre, le blogueur Apophis décrit quelques-unes des caractéristiques majeures de la hard-SF :

  • Elle est axée sur le sense of wonder, le sentiment de vertige et d’émerveillement devant les mystères de l’Univers
  • Elle fait primer la réflexion sur le divertissement
  • Elle se centre sur les idées et l’univers plutôt que sur les personnages et leurs aventures

Parmi les grands noms de la hard-SF en littérature figurent notamment Robert A. Heinlein, Greg Bear, Stephen Baxter ou encore Greg Egan. Il faut s’accrocher pour réussir à suivre certaines des nouvelles d’Egan, même si une partie du plaisir consiste aussi à accepter de lâcher prise, et de se perdre dans certains des concepts théoriques vertigineux qu’il propose. Dans La plongée de Plank, par exemple, il propose un voyage vertigineux au cœur d’un trou noir, aux frontières de la connaissance humaine.

L’esprit, qui met en route les images derrière les mots, est forcément stimulé par de tels récits. On se plaît à découvrir, couchées sur le papier, les conséquences des hypothèses les plus audacieuses d’aujourd’hui. Et on se dit que le cinéma n’a pas encore suffisamment exploré ce genre pourtant si créatif. Sans doute parce que c’est un genre de niche, et qu’il demanderait forcément d’importants budgets en effets spéciaux.

La sélection Dans la Lune

Bon, il existe tout de même bien des pépites, dont je vous propose aujourd’hui une petite sélection, évidemment non exhaustive, et purement personnelle !

Destination… Lune ! – Irving Pichel (1950)

Le pionnier du genre. La hard SF reste de la hard SF même lorsque la réalité a dépassé la fiction : dix-neuf ans avant les premiers pas de Neil Armstrong, la même année qu’Hergé, et un demi-siècle après George Méliès, Pichel traite des immense défis scientifiques et techniques à relever dans le cadre d’une mission habitée sur la Lune.

2001 : L’Odyssée de l’espace – Stanley Kubrick (1968)

Est-il encore nécessaire de le présenter ? Intelligence artificielle, exploration spatiale, vie extraterrestre, le tout à la sauce métaphysique : co-écrit par le grand romancier Arthur C. Clarke, 2001 résume à lui tout seul la science-fiction, et demeure visuellement encore époustouflant, un demi-siècle après sa sortie. Sa suite, 2010 : L’Année du premier contact (1982), évidemment moins culte, vaut toutefois le détour.

Solaris – Andreï Tarkovski (1972)

Souvent présenté comme le 2001 russe, Solaris est pourtant bien moins ésotérique, et sans doute aussi moins clinique, moins froid : ici, l’intime humain se mêle à l’infini cosmique. Attention tout de même, c’est long (2h45). Un remake pas aussi nul qu’on pourrait le croire a été réalisé par Steven Soderbergh en 2002.

Les Ailes d’Honnéamise – Hiroyuki Yamaga (1987)

Un petit bijou méconnu de l’animation japonaise ! Les efforts désespérés d’une section aérospatiale au sein de l’armée d’un monde parallèle mais fort semblable au nôtre, qui cherche à rejoindre les étoiles… Hard SF ? En tout cas un soin très particulier pour rendre crédibles les technologies utilisées.

Contact – Robert Zemeckis (1997)

Cette adaptation d’un roman du scientifique britannique Carl Sagan propose une vision émouvante et merveilleuse de la hard-SF en suivant la quête d’une chercheuse du SETI à la découverte de la première civilisation extraterrestre, suite à la réception d’un étrange signal radio. L’intro à elle seule est un petit chef-d’œuvre.

Primer – Shane Carruth (2004)

Honnêtement, c’est un délire, il faut accrocher. Cette toute petite production indépendante, sans effets spéciaux ou presque, propose un scénario d’une complexité hallucinante autour du voyage dans le temps, ses conséquences et ses paradoxes insolubles. Prévoyez des dolipranes, juste au cas où.

Moon – Duncan Jones (2009)

Le premier et très prometteur film de Duncan Jones, le fils de David Bowie qui n’aime peut-être pas qu’on le rappelle constamment et qui n’a depuis pas fait grand-chose, suit les aventures d’un homme vivant seul sur une station lunaire chargée d’extraire des ressources énergétiques nécessaires à la Terre. Un film sobre, beau, et tout en non-dits.

Europa Report – Sebastián Cordero (2013)

Souvent oublié, ce film sympathique raconte la première expédition habitée vers la fascinante lune de Jupiter, Europe, afin d’y chercher une éventuelle vie extraterrestre. La scène de descente vers la surface est magistrale !

Interstellar – Christopher Nolan (2014)

Produit par le physicien américain Kip Thorne, Interstellar mélange de la pure hard-SF à une histoire intime entre un père et sa fille, aux prises avec les effets étranges de la Relativité générale. Avec en guest star un sublime trou noir, qui n’aura jamais été aussi bien représenté au cinéma.

Coherence – James Ward Byrkit (2014)

La hard-SF s’invite à la maison : dans ce huis-clos à tout petit budget dont les dialogues sont largement improvisés, des amis qui se retrouvent lors d’un dîner doivent faire face aux étranges effets du passage d’une comète à proximité de la Terre. Au menu : mécanique quantique et multivers…

Seul sur Mars – Ridley Scott (2015)

Encore l’adaptation d’un roman, en l’occurrence écrit par Andy Weir. Un bel éloge à l’ingénierie, aux techniques, à l’inventivité de l’homme, à la science en général. Et qui donne furieusement envie d’aller enfin poser le pied sur Mars, fût-ce pour y rester coincé !

Premier Contact – Denis Villeneuve (2016)

Là encore, il s’agit d’une adaptation, cette fois d’une nouvelle de Ted Chiang, L’Histoire de ta vie, issue du recueil La Tour de Babylone. Synopsis : d’étranges vaisseaux extraterrestres se posent sur Terre. Gentils, belliqueux ? Pour le déterminer, il va bien falloir tenter de communiquer. Un surprenant mélange de linguistique et de SF.

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Devs – la somme des possibles http://dans-la-lune.fr/2021/06/25/devs-la-somme-des-possibles/ http://dans-la-lune.fr/2021/06/25/devs-la-somme-des-possibles/#respond Fri, 25 Jun 2021 17:41:59 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=2343 Prudence : cet article révèle des éléments de l’intrigue ! Si les mots suivants vous parlent – multivers, physique quantique, transhumanisme, intelligence artificielle – alors la minisérie en huit épisodes Devs est faite pour vous ! Le démon de Laplace Dans l’épisode-pilote de Devs, Sergueï, un brillant ingénieur travaillant pour la firme Amaya, spécialisée dans l’informatique […]

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Prudence : cet article révèle des éléments de l’intrigue !

Si les mots suivants vous parlent – multivers, physique quantique, transhumanisme, intelligence artificielle – alors la minisérie en huit épisodes Devs est faite pour vous !

Le démon de Laplace

Dans l’épisode-pilote de Devs, Sergueï, un brillant ingénieur travaillant pour la firme Amaya, spécialisée dans l’informatique quantique, est recruté pour travailler dans le service recherche et développement (surnommé Devs), qui suscite bien des fantasmes parmi les salariés. A l’issue de sa première journée, après avoir découvert une partie des recherches troublantes menées dans ce département, Sergueï disparaîtra brutalement. La série suivra dès lors l’enquête de sa petite amie, Lily Chan, qui doute de la version des faits fournie par les enquêteurs qui lui expliquent, preuve à l’appui, que Sergueï s’est donné la mort.

De loin, Devs, la nouvelle série d’Alex Garland (réalisateur d’Ex-Machina et d’Annihilation) pourrait ressembler à un très long épisode de Black Mirror. On y retrouve l’ambiance froide et clinique qui a fait le succès de la série britannique, ainsi que la critique des dérives de nos technologies numériques. Les grandes start-up de la Silicon Valley au discours volontiers utopique et qui sont devenues avec les années des monstres à la volonté démiurgique, en prennent pour leur grade. Sorte de thriller de science-fiction se déroulant dans un futur proche, Devs va toutefois beaucoup plus loin en n’hésitant pas à aborder de profondes questions métaphysiques, le tout sublimé par une réalisation de haute volée (mention spéciale à la photographie classe et épurée, ainsi qu’aux musiques qui mélangent chants grégoriens et musique électronique).

Ambitieuse, réaliste, Devs va piocher dans la physique quantique pour aborder de nombreux thèmes fascinants, parmi lesquels la question des multivers, l’hypothèse de simulation, et bien sûr le déterminisme. Quelle place pour le libre-arbitre de l’homme dans un univers où le mouvement de chaque particule peut-être prédit grâce à la technologie ?

En ce sens, toute l’idée derrière la technologie présentée dans Devs peut finalement être résumée à la fameuse phrase de Pierre-Simon de Laplace, d’ailleurs citée dans l’épisode 7 (et faussement attribuée par l’un des personnages à Shakespeare) :

Une intelligence qui, à un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, si d’ailleurs elle était suffisamment vaste pour soumettre ces données à l’analyse, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l’univers et ceux du plus léger atome ; rien ne serait incertain pour elle, et l’avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux.

L’interprétation des mondes multiples

En réponse au problème de la mesure en mécanique quantique, Devs choisit une hypothèse audacieuse, confirmée par son scénario mais aussi par quelques scènes visuellement impressionnantes : l’interprétation des mondes multiples de Hugh Everett.

Erwin Shrödinger

En mécanique quantique, un objet – par exemple une particule – peut se retrouver dans deux états ou deux positions à la fois. C’est la mesure, l’observation, qui viendra déterminer l’état de l’objet. Le célèbre paradoxe du chat de Schrödinger illustre cette étrangeté contre-intuitive de la manière suivante. Le physicien autrichien Erwin Shrödinger (1887 – 1961) a proposé de mettre un chat dans une boîte avec un dispositif qui casse une fiole de poison dès qu’est détecté la désintégration d’une particule. Or, selon les lois de la mécanique quantique, tant que la particule n’a pas été observée (mesurée), elle se trouve simultanément dans l’état désintégré et dans l’état non désintégré. Donc le chat est à la fois vivant et mort. Et c’est au moment où l’observateur ouvre la boîte que l’état de la particule est déterminé, et donc que le chat est vivant ou mort.

Le physicien américain Hugh Everett (1930 – 1982) a proposé en réponse que l’Univers bifurque lorsque la particule est observée, qu’il se scinde en deux : dans l’un, le chat est mort, dans l’autre, il est vivant. Il n’y a pas en soi de problème de mesure, mais simplement une multitude d’univers dans lesquels chaque particule a un état bien déterminé.

Les conséquences sont absolument vertigineuses : il existerait une infinité d’univers parallèles qui se créent à partir de chaque résultat de mesure quantique. Une infinité d’univers avec une infinité de copies de nous-mêmes vivant des existences complètement différentes, ou très fortement similaires à celle que nous vivons quotidiennement. Dès lors, plus de place pour le hasard, pour l’aléatoire, pour le choix, pour le libre-arbitre. Dans une infinité d’univers, vous êtes déjà morts, dans une infinité d’autres, vous êtes encore vivants, et vous avez pris toutes les décisions que vous avez choisi de ne pas prendre, dans cet univers. Dans un nombre incalculable d’univers, vous êtes mort, dans un autre, vous n’êtes jamais né. Dans un autre, vous n’avez pas cliqué sur cet article. Dans un autre, vous n’avez pas regardé Devs.

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Soon ou le grand filtre http://dans-la-lune.fr/2020/04/24/soon-ou-le-grand-filtre/ http://dans-la-lune.fr/2020/04/24/soon-ou-le-grand-filtre/#respond Fri, 24 Apr 2020 09:35:50 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=2181 Prudence : cet article révèle des éléments de l’intrigue ! Dans cette bande dessinée surprenante de Thomas Cadène et Benjamin Adam, un adolescent parcourt le monde de l’an 2151 tandis que sa mère se prépare pour une mission spatiale ambitieuse et sans retour. Un récit de science-fiction qui mêle l’intime à l’épique dans un joli […]

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Prudence : cet article révèle des éléments de l’intrigue !

Dans cette bande dessinée surprenante de Thomas Cadène et Benjamin Adam, un adolescent parcourt le monde de l’an 2151 tandis que sa mère se prépare pour une mission spatiale ambitieuse et sans retour. Un récit de science-fiction qui mêle l’intime à l’épique dans un joli écrin, avec un style graphique étonnant.

Le grand voyage

Soon est divisé en deux grandes parties dont les chapitres s’intercalent les uns entre les autres. Il y a d’abord le grand récit de l’Univers, depuis le Big Bang jusqu’à l’année 2151, celle où se déroule le récit de Youri, un adolescent dont la mère, Simone, doit partir pour un voyage spatial dont le lecteur ignore d’abord à peu près tout mais dont il sait en tout cas qu’il est sans retour.

Soon raconte l’émergence d’une civilisation spatiale qui aura survécu à la menace d’un anéantissement global. Dans certaines pages qui résonnent froidement avec l’actualité, il est fait état d’une suite de catastrophes écologiques (des tempêtes), sanitaires (l’apparition d’une grippe pandémique et l’érosion de la fertilité) et géopolitiques (une guerre mondiale) qui se sont déroulées des années 2030 à 2050 et ont réduits la population mondiale à un peu moins d’un milliard d’habitants.

Au prix de graves sacrifices, l’humanité est toutefois parvenue à survivre et à rebâtir une société. La Terre est désormais divisée en quatre zones. La première, la plus grande avec 98% des terres émergées, est interdite aux hommes, elle est rendue à la nature. Les hommes vivent au sein de sept villes réparties sous la planète, et signataires d’un contrat commun.

C’est ce monde que Simone souhaite explorer avec son fils Youri, un dernier tour du monde avant de s’échapper vers un autre monde, celui des étoiles. Mais un voyage qui ne se passera pas tout à fait comme prévu, Youri refusant ce qu’il considère n’être rien d’autre qu’une tournée d’adieux…

Riche de références à l’histoire exploration spatiale, Soon aborde des thématiques universelles : le manque, le deuil, le nécessaire besoin d’exploration de l’homme, et finalement son refus de cesser d’espérer, le tout au sein d’un monde concrètement post-apocalyptique mais aux antipodes de ce qu’il évoque d’ordinaire.

Vers le grand filtre

Soon, c’est cela : une civilisation qui a frôlé l’apocalypse, mais qui est parvenu malgré tout à poursuivre l’exploration spatiale. Une civilisation conscience de sa fragilité et qui souhaite augmenter ses chances de survie en essaimant dans l’espace.

Voilà qui évoque l’une des solutions possibles au paradoxe de Fermi qui, pour rappel, se base sur la question suivante : si une civilisation extraterrestre existait dans notre galaxie, nous devrions déjà avoir été visités par elle, au vu de la taille et de l’âge de la Voie Lactée.

Parmi les innombrables réponses possibles à ce paradoxe, en voici une : des civilisations extraterrestres existent bien, mais elles s’éteignent toutes avant de pouvoir s’établir durablement dans l’espace et quitter leur berceau planétaire. Elles épuisent toute l’énergie de leur planète sans pouvoir s’en arracher, s’effondrent et disparaissent.

Dans Soon, l’humanité semble, pour un temps au moins, être parvenue à passer ce moment critique de l’histoire des civilisations. En serons-nous capables ? Dans ce contexte, nous sommes à une époque charnière. Par la force de leur raison, les hommes sont parvenus à s’arracher de l’attraction gravitationnelle de la Terre pour explorer leur environnement spatial (très) proche, surtout à l’aide de sondes et de robots. Mais par ailleurs, de multiples dangers menacent leur existence. La route pour devenir une civilisation spatiale (concept nébuleux s’il en est) est encore longue, quoi qu’en disent certains grands entrepreneurs nourris à la science-fiction. Mais cette route est belle et porteuse d’espoirs.

Soon, une bande-dessinée de Thomas Cadène et Benjamin Adam, aux éditions Dargaud.

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Outer Wilds – Les vertiges de poche http://dans-la-lune.fr/2019/11/04/outer-wilds-les-vertiges-de-poche/ http://dans-la-lune.fr/2019/11/04/outer-wilds-les-vertiges-de-poche/#comments Mon, 04 Nov 2019 20:42:56 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=2108 Prudence : cet article ne révèle pas d’éléments majeurs de l’intrigue, mais dévoile tout de même le début du jeu. La science-fiction, genre de la démesure ? C’est qu’il faut forcément une débauche de technologie et de moyens pour rendre compte des jours et siècles à venir, ou des mondes cosmiques qui nous entourent, non ? […]

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Prudence : cet article ne révèle pas d’éléments majeurs de l’intrigue, mais dévoile tout de même le début du jeu.

La science-fiction, genre de la démesure ? C’est qu’il faut forcément une débauche de technologie et de moyens pour rendre compte des jours et siècles à venir, ou des mondes cosmiques qui nous entourent, non ? Pas du tout, le jeu-vidéo Outer Wilds en fournit la preuve.

Poétiques cosmiques

Outer Wilds, c’est l’exploration spatiale vue par les yeux d’un enfant allongé dans son lit et rêvassant en fixant son petit mobile de système solaire.

Le jeu démarre sur une planète extraterrestre appelée Atrebois, dont les habitants découvrent peu à peu l’exploration spatiale et donc l’univers qui les entoure. Le joueur se retrouve dans la peau du prochain astronaute du programme spatial. Première étape, après qu’il se soit réveille auprès d’un feu, à côté d’un collègue qui déguste des guimauves grillées : récupérer les codes de lancement de la fusée. Une simple formalité.

La fusée est faite de bric et de broc, de morceaux de bois et de tôles assemblés ensemble et qui tiennent on ne sait trop comment. Et pourtant, contre toute attente, elle décolle, révélant bientôt un Système solaire à la fois familier (avec son étoile, ses planètes, sa comète) et déroutant (sa physique hors-norme et de prime abord peu compréhensible). Les premières parties sont plutôt courtes : on fonce par inadvertance vers le Soleil, on meurt étouffé dans l’espace, on s’écrase lamentablement à la surface d’une planète. Et puis on parvient tant bien que mal à dominer son vaisseau, à approcher sans trop d’encombres les petits mondes qui tournent au-dessus de notre tête et à les explorer à l’aide des propulseurs de notre combinaison. Alors que le joueur commence à apprécier ces petites escapades, tranquillement installé sur la petite lune qui orbite autour d’Atrebois ou perdu dans une station spatiale en dérive, le Soleil se met à rougir avant de s’effondrer sur lui-même et d’exploser en supernova. Le Système solaire est immédiatement réduit à néant. Partie terminée, une fois de plus.

C’est le cycle sans fin qui attend le joueur d’Outer Wilds : toutes les vingt-deux minutes, inexorablement, ce Système solaire à l’agonie disparaît. Le personnage principal, pourtant, est emporté dans le temps, et renaît vingt-deux minutes plus tôt grâce à la magie d’une étrange statue extraterrestre, prêt à décoller encore et encore, mais riche de ses souvenirs et de son journal de bord compilant informations et rumeurs. Au joueur de découvrir pourquoi.

Mais ce n’est pas la seule énigme à résoudre. Il faudra notamment découvrir qui sont les Nomai, cette civilisation extraterrestre dont les ruines parsèment le Système solaire tout entier, comment ils sont arrivés là, pourquoi ils ont disparu. Pur jeu d’aventure et d’exploration, Outer Wilds est dénué de combat ou de batailles spatiales. Toutes les séquences de jeu reposent sur des énigmes basées sur l’environnement qui entoure le joueur, et sur sa capacité à relier les fragments de textes qu’il trouvera un peu partout.

La jolie fusée qui vous emportera aux quatre coins du Système solaire.

Outer Wilds est intéressant en ceci qu’il mélange habilement deux courants qu’on pourrait croire antinomiques. D’un côté, le merveilleux scientifique, qui cherche avant toute chose, comme son nom l’indique, l’émerveillement et l’étonnement plutôt que le réalisme. De l’autre, la hard science-fiction, très rigoureuse sur les technologies qu’elle invoque. Bon, certes, ce n’est pas un jeu exagérément réaliste. Mais si Outer Wilds est poétique, parfois absurde, mélancolique, il est aussi bardé de références à la physique théorique (trous de ver, physique quantique, antimatière…). J’aime à penser que sa physique si déroutante s’explique par le fait qu’il se déroule dans un autre univers que le nôtre (au sein du Multivers), régi par d’autres paramètres physiques, dont certains nous sont familiers et d’autres complètement étrangers.

Éloge du minuscule

Il faut trois minutes à peine pour se rendre sur la planète la plus éloignée d’Atrebois, décollage et atterrissage compris. On ne parcourt des distances que de quelques dizaines de kilomètres au maximum. La surface des planètes peut également se parcourir en quelques minutes d’un pôle à l’autre. Ces inexorables parties de vingt-deux minutes au maximum imposent cette rapidité d’action.

Outer Wilds s’éloigne ainsi fondamentalement des autres jeux d’exploration spatiale, qui semblent de prime abord bien plus ambitieux… Le jeu Elite : Dangerous (2014) propose ainsi d’explorer notre galaxie, la Voie Lactée, reproduite à l’échelle, avec ses centaines de milliards d’étoiles et de planètes générées de manière procédurale (c’est-à-dire plus ou moins aléatoirement, à partir d’algorithmes). Dans No Man’s Sky (2016), tout est généré de manière procédurale : les planètes, les créatures extraterrestres, les plantes… Le nombre de planètes potentiellement explorables est estimé à 18 446 744 073 709 551 616, soit 18 trillons… L’immense majorité de ces planètes ne seront donc jamais visitées par aucun joueur !

Elite : Dangerous.

Avec son tout petit système solaire entièrement façonné à la main, débordant d’idées surprenantes et visuellement hallucinantes, Outer Wilds réussit pourtant à nous emporter encore plus loin et en moins de vingt-deux minutes, à nous émerveiller, nous faire rire et même nous faire trembler… Il rappelle que la main de l’artiste est encore plus douée que le code de l’algorithme. Evoquer ici une seule de ses six planètes serait gâcher une partie du plaisir de la découverte…

Caché derrière des graphismes simplistes, voire enfantins, Outer Wilds aura réussi comme trop peu d’autres œuvres à me rappeler combien l’espace est un lieu fascinant et magique mais aussi hostile, voire terrifiant. Pour comprendre, il faut comme moi s’être retrouvé seul à la merci de phénomènes incompréhensibles sur une planète dangereuse, ou bien perdu dans l’espace et se servir de ses dernières secondes d’oxygène comme propulseur pour tenter de rejoindre sa fusée que l’on sait pourtant hors d’accès…

Finalement, dans les cosmos virtuels, pas besoin de démesure pour être pris de vertiges.

Outer Wilds, un jeu développé par Mobius Digital et édité par Annapurna Interactive, disponible sur PC, Xbox One et PlayStation 4.

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La Machine à explorer le temps – H.G. Wells http://dans-la-lune.fr/2019/09/20/la-machine-a-explorer-le-temps-h-g-wells/ http://dans-la-lune.fr/2019/09/20/la-machine-a-explorer-le-temps-h-g-wells/#comments Fri, 20 Sep 2019 10:31:52 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=2088 Petit voyage dans le temps pour évoquer l’un des premiers romans de science-fiction traitant du voyage dans le temps : il s’agit bien sûr de La Machine à explorer le temps, de H.G. Wells. La quatrième dimension Le voyage dans le temps. Il semblerait que tout ait été dit sur ce thème qui a largement essaimé […]

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Petit voyage dans le temps pour évoquer l’un des premiers romans de science-fiction traitant du voyage dans le temps : il s’agit bien sûr de La Machine à explorer le temps, de H.G. Wells.

La quatrième dimension

Le voyage dans le temps. Il semblerait que tout ait été dit sur ce thème qui a largement essaimé dans la littérature et le cinéma et est même devenu, avec la robotique et la vie extraterrestre, l’un des thèmes majeurs de la science-fiction. En généralisant un peu, on pourrait même dire que la science-fiction est systématiquement un voyage dans le temps, vers des futurs proches ou lointains.

Avec les voyages temporels, les livres nous emportent vers des âges oubliés, à la rencontre de tyrans déchus, nous font visiter des temples depuis longtemps enfouis, nous ramènent à des époques que nous croyions – peut-être à tort – être meilleures. Dans un sens. Et dans l’autre, ils dessinent les contours de mondes en ruine où l’humanité est en berne, ou bien décrivent son expansion à travers l’Univers. Avec, souvent, un avertissement au lecteur du présent.

Et puis, il y a ces incroyables et insolubles paradoxes, dont René Barjavel en donna un très bon exemple dans son roman Le Voyageur imprudent (1944). C’est le fameux paradoxe du grand-père. Que se passe-t-il si je voyage dans le passé pour tuer mon grand-père avant qu’il n’ait des enfants ? Hé bien, il ne peut avoir d’enfants, donc je ne suis jamais né, donc je n’ai pas pu non plus aller le tuer, donc je suis né…

Le film Primer, de Shane Carruth (2004), est rempli de paradoxes le rendant, au choix, indigeste ou génial.

Parmi les pionniers incontestables de la science-fiction en général et du voyage dans le temps en particulier, figure l’écrivain britannique Herbert George Wells (1866 – 1946), avec La Machine à remonter le temps, paru en 1896. Il s’agit bien là de science-fiction pure et dure, dans le sens où c’est l’invention humaine d’un scientifique qui permet de voyager dans le temps, ce qui le distingue des précédentes œuvres qui faisait mention d’un tel procédé.

L’Explorateur, comme il se fait appeler dans le roman, commence par expliquer sa conception du temps, remarquablement moderne :

Il y a en réalité quatre dimensions : trois que nous appelons les trois plans de l’Espace, et une quatrième : le Temps. On tend cependant à établir une distinction factice entre les trois premières dimensions et la dernière, parce qu’il se trouve que nous ne prenons conscience de ce qui nous entoure que par intermittences, tandis que le temps s’écoule, du passé vers l’avenir, depuis le commencement jusqu’à la fin de votre vie.

[…] Voici ce que signifie réellement la Quatrième Dimension ; beaucoup de gens en parlent sans savoir ce qu’ils disent. Ce n’est qu’une autre manière d’envisager le Temps. Il n’y a aucune différence entre le Temps, Quatrième Dimension, et l’une quelconque des trois dimensions de l’Espace, sinon que notre conscience se meut avec elle.

L’Explorateur poursuit en faisant le récit de ses aventures vers un futur lointain, très lointain : l’an 802 701, un monde où s’affrontent deux peuples : les Eloïs, des êtres androgynes mièvres, et les Morlocks, de véritables sauvages qui vivent sous le sol et se nourrissent des Eloïs. En arrivant à cette époque, l’Explorateur se fait voler sa machine. Charge à lui de la retrouver et de mieux comprendre cet étrange monde…

Point de paradoxes dans cette histoire, rien d’autre que le dépaysement et le plaisir de voyager vers un âge si lointain, qui par certains aspects rappelle pourtant la société victorienne de l’époque de Wells. Fervent partisan des théories darwinistes, Wells met en garde – ou s’amuse, c’est selon – sur ce que pourraient devenir les habitants d’une société industrielle capitaliste poussée à son paroxysme.

Les hideux Morlocks, dans l’adaptation cinématographique de George Pal (1960).

Ce court roman est l’un des tous premiers voyages d’une très longue série de voyages qui nous emmèneront des passés les plus obscurs jusqu’aux futurs les plus lointains. Alors, a-t-on tout dit du voyage dans le temps ? Petit détour par la science…

Le temps est une illusion

Notre intuition, basée sur notre expérience quotidienne de la nature, nous suggère que le voyage dans le temps est impossible. Notre conscience évolue dans le présent, un instant de temps difficile à définir mais qui se situe entre le passé et l’avenir. Inéluctablement, semble-t-il, la flèche du temps se dirige vers une seule direction, nourrissant les regrets et les espoirs.

Pourtant, la physique se montre moins intransigeante avec la flèche du temps. La théorie de la Relativité générale d’Einstein démontre ainsi que le temps n’est absolument pas figé et qu’il s’écoule différemment selon que l’on se trouve, par exemple, à proximité de la Terre ou d’un trou noir.

Dans un article de L’Obs, le physicien italien Carlo Rovelli, spécialiste de la gravitation à boucles, une théorie qui vise à réconcilier la Mécanique quantique et la Relativité Générale, et qui pense par ailleurs que le temps n’existe tout simplement pas, explique ainsi :

Chaque corps, chaque phénomène dans l’Univers, produit son propre temps, son rythme déterminé par l’effet des masses voisines mais aussi, comme l’avait également compris Einstein, selon la vitesse à laquelle celui-ci se déplace: le mouvement lui aussi ralentit les phénomènes, il contracte le temps.

Pour le physicien Max Tegmark, spécialiste des multivers, c’est le flux du temps qui est une illusion, produite par le cerveau de l’homme. Nous considérons notre position dans l’espace comme statique – si tant est que nous ne soyons pas en mouvement – et notre position dans le temps comme changeante à chaque instant. Mais nous vivons dans un monde à quatre dimensions : trois dimensions d’espace, et une de temps, comme le rappelait l’Explorateur de Wells. Dans cette perspective, il ne faut pas considérer le temps comme une dimension si différente des autres. Si nous pouvions voir le temps comme nous voyons l’espace qui nous entoure, alors nous verrions nos corps comme de longs tubes, nous pourrions même deviner l’intégralité des particules élémentaires qui le composent dessiner des tubes qui vont et viennent tout au long de notre vie, dessinant des schémas complexes et qui bientôt se désintègrent (un phénomène appelé la mort à notre échelle). Ces particules vont ensuite former d’autres tubes ailleurs, à l’aide d’autres particules. De ce point de vue, l’écoulement du temps n’a aucune valeur concrète.

Les déplacements d’un objet dans l’espace-temps produisent différents motifs. A gauche, un objet inerte. Au centre, un organisme vivant, aux motifs plus complexes. A droite, la désintégration d’un motif suite à la mort d’un organisme vivant. (crédits : Max Tegmark)

D’un point de vue plus philosophique, difficile d’estimer également que le temps existe. Le passé et le futur n’ont de réalité que dans mon esprit, quand au présent il est impossible à définir… Combien de temps, d’ailleurs, dure le présent ? Quelques secondes ? Mais elles filent aussitôt et sont déjà passées… Est-ce, alors, un simple fragment de temps, fugace, immédiat et finalement insaisissable ? Le temps semble être intimement lié à notre conscience, et n’avoir aucune réalité en dehors.

La physique peut encore fournir la matière nécessaire à bien des récits de science-fiction. Tout n’a peut-être pas été encore écrit sur ce formidable thème qu’est le voyage dans le temps. Le futur – ou le passé ? – nous réserve sans doute encore bien des surprises !

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Le vaisseau spatial, nouvelle maison hantée http://dans-la-lune.fr/2019/05/05/le-vaisseau-spatial-nouvelle-maison-hantee/ http://dans-la-lune.fr/2019/05/05/le-vaisseau-spatial-nouvelle-maison-hantee/#respond Sun, 05 May 2019 19:56:00 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=1997 Oubliez les anciens manoirs de l’époque victorienne, les cabanes abandonnées au milieu de sombres forêts ou bien les temples antiques qui tombent en ruine… Car c’est un autre lieu qui risque désormais de hanter vos nuits : le vaisseau spatial ! Les peurs cosmiques Le terrain de jeu, déjà, est en lui-même terrifiant. L’espace. Vu […]

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Oubliez les anciens manoirs de l’époque victorienne, les cabanes abandonnées au milieu de sombres forêts ou bien les temples antiques qui tombent en ruine… Car c’est un autre lieu qui risque désormais de hanter vos nuits : le vaisseau spatial !

Les peurs cosmiques

Le terrain de jeu, déjà, est en lui-même terrifiant. L’espace. Vu depuis la Terre, par une belle nuit d’été, l’espace est une grande toile de maître, parsemée de milliers d’étoiles qui sont autant d’invitations à des voyages à tout jamais impossibles à entreprendre. De là-haut, en revanche, c’est une autre affaire. Le vide, le froid, la solitude – tout cela loin de la Terre, cette petite bille bleue perdue dans l’immensité de la nuit. Et il faut aussi compter avec les distances, démesurées, qui séparent les étoiles les unes des autres, les planètes les unes des autres. Un environnement particulièrement inhospitalier pour l’homme, qui doit en plus affronter la microgravité.

Et bien sûr, la fuite est impossible. C’est un poncif parfois agaçant des films d’horreur traditionnels : le héros refuse de quitter la maison hantée après plusieurs nuits d’effroi, pour une raison plus ou moins valable et surtout parce qu’il faut bien faire avancer le scénario. Dans l’espace, il n’y a rien que du vide autour du vaisseau. Il faut se munir d’une combinaison pour en sortir. La seule issue, c’est l’éventuelle capsule de survie, mais encore faut-il réussir à la rejoindre !

Les noirs tréfonds du cosmos… (crédits : NASA / ESA / S. Beckwith / HUDF)

Un vaisseau spatial hanté est effrayant parce que les monstres qu’il abrite sont bien plus crédibles que les éternels fantômes terrestres. Une intelligence artificielle devenue folle ? Après tout pourquoi pas : certains scientifiques mettent déjà en garde leurs pairs contre les progrès vertigineux des intelligences artificielles. Une forme de vie extraterrestre belliqueuse ? Là encore, rien d’impossible, et nous ignorons tout des horreurs potentielles qui se dissimulent dans les ténèbres du cosmos…

Car il faut bien le reconnaître, ces deux thèmes sont quasiment les seuls utilisés depuis leur démocratisation dans deux œuvres fondatrices, 2001 : L’Odyssée de l’espace (Stanley Kubrick, 1969), qui n’est évidemment pas un film d’horreur, et Alien (Ridley Scott, 1979). En fait, pour caricaturer, on pourrait presque dire que toutes les œuvres qui ont suivies ne sont que d’éternelles réécriture de ces deux chefs-d’œuvre qui résument les peurs modernes.

Shodan, l’intelligence artificielle démoniaque du jeu System Shock 2.

De la science à l’écran

Le fait que ces œuvres se déroulent dans des environnements souvent futuristes et forcément ultra-technologiques ne fait pas forcément obstacle à la fantaisie visuelle. Le vaisseau Nostromo, dans Alien, est un gigantesque cargo interstellaire aux allures de cathédrale gothique, dont l’intérieur est un labyrinthe qui devient de plus en plus sombre et poisseux, à mesure que la créature s’empare des lieux. Dans le segment Magnetic Rose de l’anime Memories (1995), une station spatiale abandonnée est possédée par une intelligence artificielle qui se prend pour une diva d’opéra. Venue à la rescousse, une équipe d’astronautes découvre des jardins luxuriants, des statues de marbre et des pièces remplies de mobilier typique du XIXe siècle… Le jeu-vidéo Event[0] (Ocelot Society, 2016), se déroule lui dans un monde alternatif où le voyage interplanétaire a été développé dès les années 80. C’est la raison pour laquelle la station spatiale inoccupée dans lequel erre le joueur, là encore face à une intelligence artificielle particulièrement manipulatrice, est dotée d’une esthétique rétro-futuriste originale.

Une belle tapisserie aux motifs psychédéliques dans Event[0] !

Les découvertes d’objets astrophysiques parfois fascinants et déroutants fournissent d’excellents supports à des histoires horrifiques. Dans Event : Horizon (Paul W.S. Anderson, 1997 – le seul bon film de ce réalisateur, pour être honnête), un vaisseau possède la capacité de créer un mini-trou noir supposément capable de le faire voyager à des vitesses supraluminiques ; mais qui ouvre en fait un portail vers une dimension chaotique peuplée par les forces du mal… Et dans Supernova (Walter Hill, 2000), l’équipage d’un vaisseau doit tout simplement s’enfuir avant qu’une étoile en fin de vie n’explose…

Nos peurs seraient-elles en train de quitter la Terre ? Non, la maison hantée reste un lieu en vogue dans la fiction. Mais d’autres décors s’offrent à nous, à mesure que la science progresse dans la découverte de l’espace et qu’elle efface nos craintes ésotériques.

Pour terminer, voici une petite sélection de films et de jeux-vidéos qui n’ont pas été cités plus haut et qui méritent, je crois, votre attention…

Pour les films :

  • Les deux suite d’Alien : Aliens (James Cameron, 1986) et Alien 3 (David Fincher, 1992)
  • Sunshine (Danny Boyle, 2007), une ode à notre étoile qui vire rapidement à l’horreur
  • Pandorum (Christian Alvart, 2009), une honnête petite production horrifique
  • Life : Origine Inconnue (Daniel Espinosa, 2017), avec un monstre qui rode à bord de la Station spatiale internationale

Et en ce qui concerne les jeux-vidéos…

  • Dead Space (Visceral Games, 2008),
  • Alien Isolation (The Creative Assembly, 2015), suite terrifiante et hommage incroyable au premier film Alien
  • The Persistence (Firesprite, 2018) pour une aventure immersive en réalité virtuelle…

Et si vous avez d’autres suggestions pour continuer à frissonner dans le vide spatial, n’hésitez pas !

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NieR Automata : la quête vers l’humain http://dans-la-lune.fr/2018/12/23/nier-automata-la-quete-vers-lhumain/ http://dans-la-lune.fr/2018/12/23/nier-automata-la-quete-vers-lhumain/#respond Sun, 23 Dec 2018 08:12:29 +0000 http://dans-la-lune.fr/?p=1893 Prudence : cet article révèle des éléments majeurs de l’intrigue ! Loin des jeux d’action traditionnels, NieR Automata, sorti en 2017 et déjà considéré comme un jeu culte, est une étonnante et fascinante réflexion sur ce qui sépare l’humain de la machine : un fil, et pourtant un abîme. Post-post apocalyptique L’histoire de NieR Automata est […]

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Prudence : cet article révèle des éléments majeurs de l’intrigue !

Loin des jeux d’action traditionnels, NieR Automata, sorti en 2017 et déjà considéré comme un jeu culte, est une étonnante et fascinante réflexion sur ce qui sépare l’humain de la machine : un fil, et pourtant un abîme.

Post-post apocalyptique

L’histoire de NieR Automata est avant tout celle de la chute de l’humanité : dans un futur lointain, elle s’est réfugiée sur la Lune pour échapper à une invasion d’extraterrestre qui combattent à l’aide de machines. Globalement, la Terre n’est plus qu’un immense champ de ruines où ces machines, construites dans d’immenses usines, pullulent et détruisent les dernières poches de résistance. En retour, l’humanité a développé des androïdes chargés de reconquérir la Terre.

Le joueur prend donc d’abord le contrôle de l’une de ces androïdes, baptisée 2B, et il faut bien avouer que le premier contact avec ce monde post-apocalyptique est rude. Durant plus d’une heure, 2B est aux prises avec des hordes de machines, et le tout sans possibilité de sauvegarde. Peut-être afin que le joueur ressente pour ces machines ce que 2B ressent : de la pure haine. 2B considère les machines comme de simples automates, dénuées de la moindre capacité de pensée complexe, de vie et d’âme. En chemin, 2B rencontre 9S, un éclaireur androïde qui l’accompagnera ensuite durant le reste de sa mission.

Jau rapidement devenu culte, NieR Automata est une œuvre du concepteur japonais Yoko Taro, qui a autrefois travaillé sur les jeux Drakengard et NieR, dont NieR Automata est une suite plus ou moins directe et qui peut tout à fait se jouer indépendamment.

Esthétiquement, NieR Automata se rapproche des œuvres classiques de la science-fiction japonaise, comme Akira ou, surtout, Ghost in The Shell, notamment dans sa bande-son qui est absolument extraordinaire. Certains décors, très épurés en couleur, présentent des immeubles en ruine aux prises avec une végétation de plus en plus envahissante, ou avec le sable d’un désert qui vient peu à peu les recouvrir. D’autres décors sont beaucoup plus exubérants, voire grotesques, comme par exemple ce parc d’attraction fourmillant de couleurs et de feux d’artifices, réinvesti par des machines costumées.

Les réplicants

NieR Automata oppose deux visions radicalement différente de la robotique. La vision occidentale, résolument industrielle et pratique, pour qui les robots ne sont pas bien différents des automates d’antan, seulement bons à répliquer à l’infini les tâches pour lesquelles ils ont été programmés : ce sont les machines. La vision japonaise s’applique plutôt à reproduire l’humain, dans sa complexité, dans son étrangeté, ce qui mène parfois à des résultats déroutants, voire effrayants : ce sont les androïdes. Je l’ai déjà dit : les androïdes détestent les machines. Non seulement parce qu’ils sont les soldats des extraterrestres, mais aussi parce qu’ils ne sont pas conscients. Tout le jeu va s’attacher à effacer progressivement la frontière qui sépare les androïdes des machines, et donc les machines des humains. Ce sont d’abord les interjections de certaines machines qui étonnent 2B et 9S : des cris de surprise ou de douleur, puis des émotions clairement exprimées : la douleur, l’amour, le manque… Bientôt, ils découvriront les étonnantes expérimentations politiques ou spirituelles de ces machines, avec par exemple une communauté sylvestre adepte de la monarchie, ou un village dont le chef, Pascal, est féru de philosophe et tente de construire une société en établissant des liens pacifiques avec la résistance et les androïdes.

Pour autant, si la frontière qui sépare l’homme de l’androïde et de la machine semble mince, elle est bien là. Nier Automata se présente au final comme une quête initiatique sans fin. Sans fin parce que les machines échouent sans cesse, parce que les androïdes échouent sans cesse, et pourtant ils recommencent, encore et encore, reproduisant les mêmes erreurs, mais n’abandonnant jamais. Le joueur, lui aussi, doit regarder plusieurs fois le générique de fin, recommencer plusieurs fois la partie, pour espérer arriver à une fin qui n’en est pas vraiment une. La route pour parvenir à l’humanité est longue. Cela a pris plusieurs milliards d’années à la biologie, et la technologie mettra peut-être autant de temps, semble vouloir nous dire Nier Automata. Programmée pour effectuer la même tâche, et la reproduire encore même après l’échec, elle y parviendra peut-être lorsqu’elle décidera, enfin, d’abandonner.

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