Eviter la surcharge du bilan thermique de la Terre<\/li><\/ul>\n\n\n\nDu r\u00eave \u00e0 la r\u00e9alit\u00e9<\/strong><\/p>\n\n\n\nTout a commenc\u00e9 par une sorte de plaisanterie, \u00e0 la fin des ann\u00e9es 60, alors qu\u2019il enseignait \u00e0 l\u2019Universit\u00e9 de Princeton. O\u2019Neill posa la question \u00e0 ses \u00e9tudiants : la surface des plan\u00e8tes est-elle le meilleur endroit pour une civilisation technologique en expansion ? La science-fiction semblait dire que oui, presque unanimement. Et pourtant, les premi\u00e8res r\u00e9flexions de ses \u00e9tudiants, rapidement compl\u00e9t\u00e9es par des travaux plus complets, semblaient indiquer le contraire\u2026<\/p>\n\n\n\n
<\/figure><\/div>\n\n\n\nO\u2019Neill publiera plusieurs articles et donnera de nombreuses conf\u00e9rences pour promouvoir les colonies spatiales, qui seront compl\u00e9t\u00e9s par un best-seller, The High Frontier<\/em> (publi\u00e9 sous le titre Les villes de l\u2019espace<\/em> en France), en 1977. Tous ces textes sont rigoureusement sourc\u00e9s, chiffr\u00e9s, argument\u00e9s : d\u00e9finitivement, il ne s\u2019agit pas de science-fiction. En ce sens, les cylindres de G\u00e9rard O\u2019Neill repr\u00e9sentent quelque part un projet atypique : aussi ambitieux soit-il, ce projet n\u2019est finalement qu\u2019une exploration de l\u2019espace proche, dans le but de lib\u00e9rer la Terre.<\/p>\n\n\n\nA l\u2019\u00e9poque, le projet re\u00e7oit de la part du public un accueil favorable, parce qu\u2019il est jug\u00e9 cr\u00e9dible et r\u00e9alisable dans un futur proche, et qu\u2019il n\u2019est pas \u00e9litiste comme les missions Apollo, puisqu\u2019il concerne potentiellement des dizaines de milliers, voire des millions de personnes\u2026 A l\u2019\u00e9poque, d\u2019\u00e9minents sp\u00e9cialistes, comme Carl Sagan, Wernher von Braun, ou l\u2019\u00e9crivain Isaac Asimov, ainsi que des politiciens, se d\u00e9clarent favorables \u00e0 un tel projet.<\/p>\n\n\n\n
O\u2019Neill collaborera m\u00eame avec la NASA dans les ann\u00e9es 70, sur le sujet des habitats spatiaux permanents.<\/p>\n\n\n\n
De quoi \u00eatre optimistes ? Oui, d\u00e9clare O\u2019Neill :<\/p>\n\n\n\n
D’ici 2150, il pourrait y avoir plus de personnes vivant dans l’espace que sur Terre. La r\u00e9duction de la pression d\u00e9mographique sur terre, laiss\u00e9e peut-\u00eatre avec seulement quelques milliards de personnes, permettrait \u00e0 la plan\u00e8te de se remettre des ravages de la r\u00e9volution industrielle. La Terre pourrait servir principalement d’attraction touristique – un monument soigneusement pr\u00e9serv\u00e9 \u00e0 l’origine de l’homme.<\/p><\/blockquote>\n\n\n\n
Une premi\u00e8re colonie torique d\u00e8s les ann\u00e9es 80, et une gigantesque colonie abritant des millions de personnes dans les ann\u00e9es 2020\u2026 D\u00e9finitivement, nous n\u2019y sommes pas\u2026 Que s\u2019est-il donc pass\u00e9 ?<\/p>\n\n\n\n
Le contexte, \u00e9videmment, n\u2019a pas aid\u00e9. A partir du milieu des ann\u00e9es 70, la course \u00e0 l\u2019espace, \u00e9videmment remport\u00e9e par les am\u00e9ricains suite au succ\u00e8s des missions Apollo, peut \u00eatre consid\u00e9r\u00e9e comme termin\u00e9e. Les budgets de la NASA sont diminu\u00e9s, et l\u2019agence spatiale am\u00e9ricaine est focalis\u00e9e sur l\u2019exploration non habit\u00e9e de l\u2019espace (les sondes Voyager en sont le meilleur exemple), et sur le d\u00e9veloppement de la navette spatiale. L\u2019int\u00e9r\u00eat du grand public pour l\u2019espace s\u2019estompe peut-\u00eatre un peu aussi. Politiquement, un projet aussi ambitieux, et dont le financement a sans doute \u00e9t\u00e9 sous-estim\u00e9 par O\u2019Neill, \u00e9tait difficilement d\u00e9fendable par le gouvernement. Les ann\u00e9es ont pass\u00e9es, puis les d\u00e9cennies. G\u00e9rard O\u2019Neill est mort en 1992. Qu\u2019aurait-il pens\u00e9 en voyant que nous peinons encore \u00e0 nous aventurer au-del\u00e0 de la basse orbite terrestre, et que la Station spatiale internationale n\u2019est pas technologiquement beaucoup plus avanc\u00e9e que Saliout ou Skylab, les premi\u00e8res stations spatiales, mises en orbite dans les ann\u00e9es 70 ? En tout cas, sa vision novatrice de l\u2019exploration spatiale et sa volont\u00e9 de l\u2019ouvrir \u00e0 tous en a fait l\u2019un des pionniers du d\u00e9veloppement commercial de l\u2019espace (ce qu\u2019on appelle commun\u00e9ment aujourd\u2019hui le new space<\/em>), inspirant notamment Elon Musk ou Jeff Bezos. Ce dernier s\u2019oppose d\u2019ailleurs \u00e0 Musk (grand partisan de la colonisation de Mars) en reprenant la vision d\u2019O\u2019Neill, puisqu\u2019il pr\u00e9senta en 2019<\/a> des visuels de colonies spatiales pour illustrer son ambition \u00e0 long terme.<\/p>\n\n\n\nUn concept de cylindre d\u00e9voil\u00e9 par Blue Origin, la soci\u00e9t\u00e9 de Jeff Bezos.<\/figcaption><\/figure>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"La course \u00e0 l’espace qui oppose les Etats-Unis et l’Union Sovi\u00e9tique de la fin des ann\u00e9es 50 au milieu des ann\u00e9es 70 et qui a culmin\u00e9 par les missions Apollo bouleverse l’imaginaire des hommes, qui pour certains voient d\u00e9j\u00e0 l’humanit\u00e9 essaimer dans l’espace. Le physicien G\u00e9rard O’Neill proposera un concept ambitieux pour coloniser l’espace : […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":2559,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"spay_email":"","jetpack_publicize_message":"","jetpack_is_tweetstorm":false,"jetpack_publicize_feature_enabled":true},"categories":[297,302],"tags":[600,599,601,602],"yoast_head":"\n
Les cylindres O'Neill - Dans la Lune<\/title>\n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n\t \n\t \n\t \n \n \n \n \n\t \n\t \n\t \n